Fédération PCF de Haute-Marne (52)

Lettre ouverte à François HOLLANDE, Président de la République

Monsieur le Président de la République,

Invité du Supplément de Canal +, vous avez déclaré : « Madame Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970. En pensant qu’on peut fermer les frontières, qu’on peut nationaliser les industries, qu’on peut sortir un certain nombre de capitaux de notre pays sans risque ». Et pour tempérer vos propos, vous avez rajouté : « Sauf que le Parti communiste il ne demandait pas qu’on chasse les étrangers, qu’on fasse la chasse aux pauvres... »

Vous ayant rencontré lors de votre déplacement à Saint-Dizier, avec Jean-Paul BACHY, pendant  la campagne des présidentielles 2012, je dois vous avouer que je ne pensais pas que vous iriez à vous rabaisser à ce point dans l’expression de vos opinions sur vos partenaires communistes. Non seulement vous avez blessé le militant communiste que je suis, mais en plus vous avez fait une faute politique majeure. Vous savez très bien qu’entre les communistes et les militants du front national, il y a le sang de l’histoire.

Mais plus grave encore, par cette formulation vous réhabilitez le Front National en le plaçant au même rang que les partis « républicains » dans notre pays. Vous donnez ainsi un sacré coup de pouce à Marine Le Pen pour 2017 et sa volonté de dédiaboliser son mouvement.

Je sais, qu’en fin politique, vous  jouez la carte de l’affrontement avec la présidente du FN au deuxième tour de l’élection présidentielle, ce qui assurerait votre réélection au plus hautes charges de l’état. Mais là, vous avez offensé une grande partie de votre électorat potentiel. N’oubliez jamais que pour gagner en 2017, vous aurez besoin de rassembler toute la gauche au deuxième tour et surtout vous aurez besoin d’arriver en première, ou au pire, en deuxième posture au premier tour.

Enfin, qu’elle caricature de la position des communistes français que de proclamer qu’ils veulent « fermer les frontières, … nationaliser les industries, … sortir un certain nombre de capitaux de notre pays sans risque ». Vous manquez, pour le moins, de discernement à ce sujet. Nous pouvons être en désaccord politique, ce qui est visiblement le cas, sur la politique à mener sans tomber dans la caricature de la position de vos partenaires.

Les communistes haut-marnais, réunis en assemblée générale hier au soir, se joignent à moi pour vous faire part de leur indignation face à de tels propos.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Note : Cette lettre ouverte a été envoyée à la presse aujourd'hui, 21 avril 2015, et fait suite à la décision prise hier soir lors de notre assemblée générale.