J'ai lu, dans la Presse locale, que la liste conduite par Monsieur François Cornut-Gentille avait été plébiscitée (élue à une forte majorité) par les électeurs. C'est vrai, compte tenu que le pourcentage a été calculé par rapport aux suffrages exprimés.
Ceci m'a rappelé la tirade du Président Emile Beaufort, rôle incarné par Monsieur Jean Gabin, dans le film de Monsieur Henri Verneuil, sorti en 1961: "Le Président":
«Le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs, on lui fait dire ce que l'on veut ; les chiffres parlent mais ne crient jamais, c'est pourquoi ils n'empêchent pas les amis de Monsieur Chalamon de dormir, permettez-moi, messieurs, de préférer le langage des Hommes, je le comprends mieux ».
Les élus de la liste de Monsieur François Cornut-Gentille, devraient se souvenir de la réplique du Comte de Gormas à Don Rodrigue dans la pièce de théâtre «Le Cid» de Corneille: «À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire».
Ils oublient, trop aisément, que 8.998 électeurs sur 16.710 inscrits ne se sont pas déplacés pour voter, soit une abstention de 53,85 %.
Certes à chaque élection, le pourcentage des abstentionnistes est très important dans plusieurs bureaux de vote, mais à chaque fois, cet état de fait est vite oublié par les vainqueurs, comme si cela était normal.
Il ne faut pas qu'ils fassent semblant d'ignorer, que l'abstention est le fléau de la démocratie et que le «parti» des abstentionnistes est majoritaire dans notre pays.
À ce pourcentage, il faut ajouter les 2,23 % représentés par les 373 bulletins blancs ou nuls, ce qui me permet de dire que 56,08 % des inscrits n 'étaient pas en phase avec les programmes proposés, ou ils sont complètement dégoutés de la manière dont les élus se permettent de dilapider l'argent des contribuables, sans les consulter et sans tenir compte de leurs difficultés, ou ils ont pensé qu'il y aurait un 2ème tour.
Donc, si l'on calcule le pourcentage par rapport au nombre d'inscrits, les résultats sont les suivants:
(53,85 % + 2,23 % + 31,90 % + 8,01 % + 4,01 % = 100,00 %).
J'ai toujours été favorable à la répartition des sièges à la proportionnelle. Certes, nous en connaissons les risques, il suffit de se souvenir de la Quatrième République, mais le système actuel favorise trop les listes qui obtiennent la majorité, c'est pourquoi je pense qu'une partie de calcul proportionnel serait souhaitable, car les électeurs des listes arrivées en deuxième et troisième position sont sous-représentés. Je pense que c'est aussi une des raisons pour lesquelles les électeurs préfèrent s'abstenir.
Comme exemple, je vais vous indiquer, ci-après, les résultats de l'élection des Conseillers Municipaux de la ville de Saint-Dizier, si nous étions dans un système de calcul purement proportionnel :
La liste de Monsieur François Cornut-Gentille resterait majoritaire, mais l'opposition serait représentée par 10 élus. Actuellement, les 5.330 suffrages exprimés sont représentés par 31 élus, soit près de 171 suffrages par élu, les 1.338 suffrages exprimés sont représentés par 3 élus, soit 446 suffrages par élu et les 671 suffrages exprimés sont représentes par une élue, soit bien sur, 671 suffrages pour celle-ci.
J'ai effectue tous ces calculs, pour bien démontrer que des résultats peuvent être interprétés de différentes manières et aussi, pour prouver l'illogisme du mode de calcul de la représentativité. Tous les électeurs, de toutes les tendances politiques, ne sont pas représentés équitablement.
Dans un tout autre domaine, en 2009, pendant 3 mois, j 'avais fait une étude complète sur le logement social à Saint-Dizier. Je l'ai envoyée à Monsieur le Maire, tout en lui demandant un rendez-vous, afin de confronter nos points de vue sur le sujet. A ce jour, j'attends toujours une réponse. L’arrivée d'autres bailleurs est complémentaire pour Monsieur le Maire, pour moi elle est concurrentielle.
Pour preuve, les projets de l'«Effort Rémois » à l'emplacement de l'ancien hôpital sont, largement, revus à la baisse. J'ajoute que, malgré les démolitions d'immeubles, la vacance des logements reste très préoccupante sur le parc immobilier de l'O.P.H. de Saint-Dizier. Elle commence à devenir aussi un problème chez les autres bailleurs. Il faut aussi tenir compte de tous les pavillons et appartements mis en vente ou à la location sur le territoire de la Commune.
Je donne rendez-vous aux Membres élus de la liste « Ensemble pour Saint-Dizier » dans 6 ans, afin de constater si la situation à Saint-Dizier s'est améliorée, tant au niveau de l'emploi, de la démographie et des moyens mis en place, pour que les bacheliers puissent poursuivre des études à Saint-Dizier, mais peut-on réussir en 6 ans, ce qui n'a pas été possible de réaliser en 19 ans ?
Je suis Administrateur à l'Office Public de l'Habitat de Saint-Dizier de puis plus de 7 ans, avec 3 autres membres de l'Amicale CN.L. A la demande des locataires, les Administrateurs CN.L. se sont rendus dans beaucoup de logements. Ils connaissent parfaitement la situation de très nombreuses familles. Ils se sont rendu compte qu'une grande partie de la population de Saint-Dizier paupérise et vieillit.
La Ville deviendra t'elle, un jour, une résidence pour personnes âgées, si rien n'est fait pour que des entreprises viennent s'installer à Saint-Dizier d'une manière pérenne ? Né en 1943, j'ai vu l'essor de notre commune du début des années 50 jusqu'à la fin des années 70 et son déclin jusqu'à ce jour.
Sera t'il possible d'inverser la tendance ? Au stade où nous en sommes, j'en suis sceptique.
Pour mémoire, près de 20.000 habitants en 1950, 25.515 en 1954, 34.407 en 1962, 37.266 en 1975, 35.189 en 1982, 33.552 en 1990, 30.900 en 1999, 26.972 en 2006 et 24.825 en 2011. À ce jour, nous sommes très probablement en dessous de la barre des 24.000 habitants ? Il faut aussi se souvenir de tous les emplois perdus de 1975 à nos jours.
Pour conclure, faire une ville attractive en dépensant des millions d'euros, est-ce nécessaire et financièrement supportable, tant que de nombreux emplois ne seront pas crées par la venue d'entreprises? Il ne faut pas vouloir mettre la charrue avant les bœufs.
Pour ma part, je vais continuer d'appliquer l'adage écrit par Victor Hugo: « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent».
le 08 avril 2014
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