Beaucoup de nos concitoyens semblent aujourd’hui perdre espoir. La crise est profonde, les difficultés du quotidien provoquent un profond mécontentement qui conduit de plus en plus au rejet du politique, à l’abandon vers les thèses défendues par l’extrême-droite. Dans ce contexte qui doit pleinement nous interpeller, certains responsables politiques jouent un jeu on ne peut plus dangereux. Les saillies sécuritaires du ministre de l’intérieur ne combattent en aucune manière le FN. Elles entérinent les dérives que nous avions combattues sous Sarkozy et Hortefeux. Quant à Copé ou Fillon, ils ouvrent en grand les vannes face au FN.
La politique du gouvernement ne peut pas permettre à notre pays de sortir de cette crise. Car elle abdique face au monde de la finance, cet adversaire qui « n’a pas de nom, pas de visage et pourtant qui gouverne » comme le déclarait le candidat Hollande dans son discours au Bourget en janvier 2012.
Elle n’apporte pas les outils aux salariés pour empêcher les licenciements boursiers. Elle n’apporte pas de réponses à toutes ces familles très modestes qui ne savent plus comment boucler leur fin de mois et qui viennent pour la première fois de payer l’impôt sur le revenu. Elle n’engage pas la bataille contre la fraude fiscale qui permet à quelques fortunés de soustraire à l’Etat 80 milliards de recettes dans les paradis fiscaux. Elle alimente ce ressentiment sur lequel surfent Marine L Pen et ses amis.
A longueur de journée et d’antenne, les cartes sont brouillées en permanence. Un jour, on répète que les syndicalistes seraient corrompus et bénéficieraient de sommes faramineuses en provenance de l’UIMM. Un autre, le responsable de l’UMP ose affirmer que le programme du FN est la copie de celui du PCF. Et petit à petit, cette confusion aliment les esprits dans un seul objectif : boucher toute émergence d’alternative.
Le pire est possible si nous laissons faire, si nous nous contentons de commenter, et restons dans l’incantation face au gouvernement. Dans un tel contexte où beaucoup se démobilisent, ce n’est pas de constat dont nous avons besoin, mais d’agir, dans toute la Gauche, avec toutes les forces progressistes disponibles, avec l’objectif de rassembler, construire des perspectives de progrès et redonner espoir dans un projet émancipateur.
La bataille des municipales qui va s’engager, dès maintenant, doit être un point d’appui pour cela. Redonnons dans nos communes de plus belles couleurs à la Gauche en menant la bataille pour des projets utiles à nos concitoyens, solidaires, démocratiques, innovants. Ces élections peuvent être un nouveau point de départ qui remet l’humain au cœur des politiques en œuvre avec le maximum d’élus qui portent cette ambition et qui seront des relais importants pour combattre l’austérité et empêcher les dangereux desseins de la droite et de l’extrême-droite.
